J’avais vu dans un reportage qu’il existait une drôle de spécialité culinaire en Ecosse. Là-bas on ne se contentait pas de manger sa barre Mars comme on le fait partout ailleurs dans le monde puisqu’il était possible de la déguster panée et frite dans l’huile, comme le classique Fish & Chips. Intriguant.
Au gré d’une balade dans Edimbourg avec des amis, nous avons testé le Mars frit, une bombe calorique qui effraie aussi bien les gourmets que les cardiologues...
C’est en 1992 à Stonehaven, sur la côte Est de l’Ecosse, non loin du château de Dunnottar, qu’a été inventée cette drôle de recette.
Evelyn Balgowan, une employée du fish & chips local The Haven, avait accepté à la demande de deux jeunes garçon de tremper une barre de Mars dans la pâte qui sert habituellement à paner les fish & chips et de la faire cuire ensuite dans l’huile de friture.
Le Mars frit était né et cette recette, par on ne sait quelle aberration, s’est propagée par la suite dans toute l’Ecosse où, si elle n’est pas la plus populaire, on la retrouve assez fréquemment à la carte des chippies.
Avec ses 1200 calories au compteur, ce Mars frit est devenu l’emblème de la malbouffe. Il a même fait l’objet d’une étude très sérieuse menée sur 24 volontaires par le Professeur Matthew Walters de l’Université de Glasgow qui concluait que le risque de faire un accident vasculaire cérébral ischémique augmentait légèrement une minute après l’ingestion de cette confiserie dopée aux acides gras saturés.
Un arrière-goût inoubliable...
Je ne savais pas tout cela quand je me suis aventuré à demander une Deep Fried Mars Bar dans un chippy de la Royal Mile d’Edimbourg. Le cuistot a eu un petit sourire en prenant ma commande et, trois minutes et £1,50 après, j’avais entre les mains cette terreur gastronomique.
Avec mes amis nous avons longtemps regardé cette petite chose dont le gras imprégnait déjà la fine serviette sur laquelle on l’avait déposée. Et puis on s’est lancé à tour de rôle à croquer dans le Mars frit. Les grimaces parlaient d’elle-même.
Pourtant ce n’est pas la panure qui l’enrobe qui rend cette barre Mars spéciale. Elle donne juste l’impression que cette friandise a été roulée dans une pâte à crêpe.
Mais ce qui est vraiment particulier, en plus d’une barre Mars devenue par la grâce de la cuisson un concentré de sucre légèrement dégoulinant et ultra gras, c’est un léger arrière-gout de poisson qui vient assez vite en bouche...
En effet, il n’y a pas de bain d’huile réservé à cette recette et les magasins vendant des fish and chips on cuit donc cette barre Mars dans la même friture que celle qui a déjà accueillie des centaines de morceaux de cabillaud.
Autant vous dire que le goût reste longtemps accroché au palais et que je n’ai jamais renouvelé cette expérience.
D’ailleurs le créateur de la barre Mars frite, John Davies, confessait en 2015 qu’il n’avait lui-même jamais goûté son invention diabolique car il n’aime pas… le chocolat ! Il avait en fait imaginé cette recette à 15 ans lors d’un pari avec un ami, Brian McDonald (ça ne s’invente pas) à qui il voulait faire manger quelque chose de dégueulasse.
A Stonehaven, le Haven, devenu entre-temps le Carron Fish Bar, continue pourtant à écouler environ 150 exemplaires de diep fried Mars bars par semaine…
Bon appétit !
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